24 août 2019

Les randonnées en kayak nous apportent toujours un lot de surprises agréables. Des animaux qui apparaissent sans avertir, des nuages spectaculaires, des oiseaux de proie impressionnants… La nature est belle et généreuse! Mais parfois on a aussi des surprises auxquelles on ne s’attend pas.

Moi je prends beaucoup de photos de la faune et de l’environnement.
C’est une passion que j’ai depuis mon enfance. Les roches à fleur d’eau et les souches supportent parfois des tortues qui se font dorer au soleil, un beau sujet pour le photographe que je suis.

Mais à Granby durant notre randonnée en kayak de samedi 24 août 2019, dans l’eau sur la rivière Yamaska en direction du barrage Choinière, j’ai aperçu une roche grise un peu bizarre.

De loin je pouvais distinguer qu’elle avait des taches blanches et il y avait beaucoup de mouches sur la partie qui dépassait de l’eau. Mon épouse préféra rester à distance comme elle le fait quand je m’apprête à photographier un sujet quelconque. Ma curiosité l’emporte et je décide d’aller voir de plus près. Scène assez choquante car plus je m’approche de la roche grise, plus il y a une odeur putride dans l’air, une odeur que je n’aime pas du tout et que je reconnais.

Sur une rivière où le courant de surface est presque nul, je m’approche encore en kayak pour constater que les taches blanches aperçues de plus loin sont en fait une colonie de plusieurs milliers, si ce n’est millions de petits vers blancs se nourrissant de la chair en décomposition de ce qui me semble être un animal. J’aurais pu m’éloigner aussitôt, mais mon civisme me dictait d’essayer d’identifier ce que c’était… humain ou animal? Je vous épargne les autres détails de ce que j’ai vu car ce n’était pas très beau à voir. Loin des petits effets spéciaux de CSI… La carcasse était dans l’eau depuis probablement plus d’une semaine vu l’état de décomposition.

Ce fut un spectacle troublant à voir, mais quand on y pense, c’est la nature qui s’occupe de faire le nettoyage, comme les champignons qui s’occupent des restes d’un arbre mort. Ces arbres qui tombent au sol nourrissent l’environnement immédiat de leur présence jusqu’à la disparition totale de leur grand corps. Mais ici sur la rivière ces petites bestioles pas très belles à observer, issues de la ponte des mouches sur l’animal mort, font leur travail frénétique de nettoyage. Beurk! Quel spectacle macabre. Je prends tout de même une photo pour avoir les coordonnées GPS.

Le lendemain, j’ai contacté le Ministère de la Faune pour rapporter la découverte. Ils ont pris tous les détails en note et ont transféré le dossier au Ministère du développement durable de l’Environnement et des Parcs. Eux m’ont contacté en quelques minutes et suivant la description du site ont transmis l’information à SOS Braconnage qui sont mieux équipés pour procéder à la récupération de l’animal. La personne qui m’a contacté m’a remercié de les avoir contactés. J’avais les coordonnées GPS de l’endroit où repose l’animal et je leur ai aussi donné l’adresse de la maison la plus proche où ils pourraient mettre une embarcation à l’eau, à quelques centaines de mètres de l’endroit. J’avais contacté le propriétaire de la maison pour les aviser de ma découverte et de mes démarches au cas où ils utilisent l’eau de la rivière pour quelque usage que ce soit.

J’étais surpris d’apprendre qu’un animal en décomposition dans un cours d’eau est considéré comme une urgence environnementale. Évidemment s’il y a des habitations en aval de ce point qui puise l’eau pour la consommation ou autres, ça devient un danger pour la santé des êtres humains et des animaux qui l’utilisent. Donc si vous trouvez un animal mort dans un cours d’eau ou sur le sol, contactez l’équipe d’intervention d’Urgence-Environnement du Ministère en composant le 418 643-4595 ou le numéro sans frais 1 866 694-5454.

20 juin 2020, randonnée en kayak sur la rivière Yamaska à Farnham. Une bête morte près de la rive. Probablement un blaireau. Je contacte alors le centre d’urgence environnementale du Ministère de la faune, et leur donne les coordonnées GPS. Quelques minutes plus tard, un agent de la Faune du poste local me contacte et demande des informations supplémentaires. Après étude des détails obtenus, vu que l’animal est dans les limites d’une municipalité, celle de Farnham, c’est à eux que revient la tâche d’enlever la carcasse de l’animal. On est samedi et les bureaux de la municipalité seront ouvert seulement à compter de lundi matin. Pendant ce temps l’animal se décompose suite à la chaleur intense et à l’action de nombreuses mouche qui font leur travail de nettoyage naturel. L’odeur était assez forte lors de la découverte!

Je décide alors de prendre les coordonnées GPS et de trouver l’adresse des propriétaires du terrain concerné. Grâce à Google Earth, je trouve la maison concernée. Google Street View m’aide à trouver l’adresse et Canada 411, le numéro de téléphone. Je contacte alors la propriétaire et lui explique ma trouvaille. Elle est très contente de mon appel et me remercie beaucoup pour l’intervention. J’ai l’impression que mes efforts font en sorte que j’ai fait un bon geste!

PDF d’information d’urgence environnement.

Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs
Bureaux de protection de la faune
1-877-346-6763

Une histoire un peu macabre, mais la nature
a toujours quelque chose à nous apprendre!



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